Happy birthday, Budapest Open Access Initiative

Il y a  15 ans jour pour jour, un groupe de rebelles d’une lointaine galaxie publiait la Budapest Open Access Initiative, le 14 février 2002 donc, ce qui constitua dès lors la déclaration sur l’accès ouvert aux publications scientifiques.

« […] The new technology is the internet. The public good they make possible is the world-wide electronic distribution of the peer-reviewed journal literature and completely free and unrestricted access to it by all scientists, scholars, teachers, students, and other curious minds. Removing access barriers to this literature will accelerate research, enrich education, share the learning of the rich with the poor and the poor with the rich, make this literature as useful as it can be, and lay the foundation for uniting humanity in a common intellectual conversation and quest for knowledge. […] »

Je finissais un apprentissage débuté à la direction de l’Information scientifique et technique du Cemagref (devenue depuis Irstea) entre Anthony et un DESS (une sorte de Master Pro de vieux en 1 an) où l’on faisait – quand j’y pense aujourd’hui ! – des trucs comme des ACP sur des corpus de centaines de références bibliographiques peu structurées après requêtes à 10 booléens avec Tétralogie sous OpenSuse. Le bon vieux temps.

Après une mission d’analyse des données d’usages des plateformes de l’époque proposées aux chercheurs de l’institut (haaa, la toute jeune ScienceDirect, etc; à l’époque il fallait faire ses graph soit même à partir de vastes tableaux de chiffres, et pas de Counter pour comparer les données entre éditeurs !), parallèlement à un dossier de veille pour un jeune doctorant portant sur l’usure des géotextiles (il me semble), j’avais imprimé puis lu tant bien que mal, puis avec ferveur, J.C. Guédon démontant les big deals, découvert éberlué l’évidence de la proposition subversive déjà ancienne d’un certain S. Harnad, et parcourais consciencieusement l’Open Access News de P. Suber arrivée dans mon Outlook tous les matins. Le DOI était naissant (mais certains pointaient déjà des images au sein des articles); le logiciel EPrints était le Graal et la killer app pour le workflow de préservation et diffusion des publications d’un organisme (O. Hologne, mon encadrante, était une grande fan de l’outil); mentionner la maîtrise de la base Dialog sur votre CV avait encore un sens pour quelqu’un d’autre que vous même et les termes Web of Science vous faisait passer pour le Spok du futur dans Star Treck de J.J. Abrams.

Je photocopiais à tour de bras des Archimag, mais un mouvement naissait devant mes yeux, mon clavier. LE mouvement en fait (non, sérieux, vous en connaissez un autre ?).

boai15

Et bien, du haut de mon même-pas-diplôme, estimant qu’il était somme toute logique et éthique de m’inscrire résolument, en tant que presque-professionnel de l’info-doc-n’est-ce pas, dans cet « inévitabilité » qu’était l’open access pour l’accompagner de mon mieux comme d’autres (futurs) collègues (et, à postériori je m’en rends compte maintenant, n’imaginant pas que l’on puisse faire autrement), prenant acte que, comme tout chercheur pouvait déposer son texte en ligne façon Harnad, je devais moi-n’ayant-rien-à-déposer à minima déposer mon nom…et bien…de façon certes inattendue…j’ai signé. La BOAI. En 2002. Il y a 15 ans.

On est fou quand on est jeune ;-).

#happyBirthDayBOAI

P.S : si vous avez tenu jusque là et que les larmes tirées par cette prose ne vous brouillent pas trop la vue, sachez qu’il est toujours possible, depuis 15 ans, de signer la BOAI, en tant qu’institution ou individu lambda (jeune, ou moins jeune, fou ou se croyant sain d’esprit, documentaliste, bibliothécaire, enseignant, chercheur, enseignant-chercheur, doctorant, A, B ou C, fan du devoir de réserve ou citoyen activiste,  on s’en contre-fiche finalement)